On ne sort jamais tout à fait des griffes de l’Espagne. Elles vous enserrent, vous envoûtent, vous dévorent, comme une danseuse de flamenco vengeresse. Elles vous vrillent l’âme et le corps. Art Mengo vient de la région de Valence, en bord de Méditerranée. Ses parents ont fui le franquisme, direction la France, puis Toulouse comme port d’attache. Il porte cette mémoire des exilés comme un talisman. Mais pour mieux s’ouvrir au monde. Comme une blessure enchantée. Sa musique est d’ici et d’ailleurs, de la terre des oliviers, bien sûr, mais aussi des bars londoniens, des champs de coton de Louisiane, des bas-fonds de Buenos Aires. Ce french singer est un mutant, le résultat d’un croisement de styles, avec comme seule boussole la poésie, la belle, celle qui colle à la peau comme un bijou scintillant.